[Test] L’impression 3D 4K à pas cher: l’Anycubic Mono X

Quiconque ayant franchi le cap de l’empreinte optique se pose un jour la question de la production « in-house », notamment pour les impressions des modèles, afin de les exploiter. Il peut être tentant d’internaliser la production pour réduire les coûts de prothésiste, gagner en flexibilité et éventuellement se faire plaisir pour les plus geeks d’entre nous…

Présentation

La Mono X est un une des dernières imprimantes 3D d Anycubic, fabricant chinois d’imprimante 3D reconnu dans le milieu pour son excellent rapport qualité/prix. Elle possède une large surface d’impression de 19,2cm par 12cm soit pratiquement 2 fois plus grande que sa petite sœur la Photon S et une vitesse d’impression promise 3x plus élevée !!! Elle aussi une véritable référence.
Proposée au prix très agressif de 499€ sur le site Anycubic ou sur eBay (ce que nous vous conseillons pour avoir la garantie Paypal), cette imprimante vaut-elle le détour?

C’est une pub ?

Non, rassurez-vous, ce test est objectif. C’est le principe du site 😉 L’exemplaires du test a été acheté avec mes propres deniers (enfin ceux du cabinet).

Pourquoi avoir testé ce produit ?

ֿUne imprimante 4K avec un grand plateau pour moins de 500€, il faut le reconnaître c’est alléchant, surtout quand c’est en provenance directe d’un leader de l’impression 3D. Ayant besoin d’imprimer régulièrement des modèles d’usage et wax up, et n’ayant pas non plus l’envie de dépenser plusieurs milliers d’euros dans une imprimante « biomed », je me suis rabattu sur ce modèle prometteur.

Biomed? Pas Biomed? Imprimante fil ? Résine?

En matière d’impression 3D il y a plusieurs petite choses à savoir avant de se lancer et surtout pour définir correctement ses besoins.

Il y a tout d’abord les imprimantes filaires. Disons-le rapidement, elles ne sont à priori pas du tout adaptées au marché du dentaire.

Puis nous avons les imprimantes résine (dont fait partie la mono X). Ce sont elles qui nous sont utiles au cabinet.

Parmi ces imprimantes, vous avez peut être entendu parler de certification « biomed« . En réalité, en fonction de vos besoins vous aurez besoin ou non de cette certification pour arriver à vos fins.
La certification « biomed » est accordée pour un trio « imprimante – résine – post traitement ». Elle sera nécessaire, si vous souhaitez être dans les clous, pour imprimer toutes les pièces qui iront en bouche. Que ce soit pour quelques instants (comme un guide chir implantaire ou un porte empreinte individuel), quelques semaines (un provisoire sur implant ou esthétique ou encore une plaque palatine) ou bien définitivement (inlay/onlay).

Vous l’aurez compris cette certification a un coût non négligeable et ce coût sera répercuté sur le prix de l’imprimante… à moins de 500€, nous n’aurons évidemment pas cette certification « biomed ». Nous pourrons donc uniquement utiliser notre imprimante pour imprimer des modèles de travail pour de l’adjointe par exemple ou pour confectionner des gouttières thermoformées (très utile et rentable pour les éclaircissements ou les gouttières de contention d’orthodontie), ou encore des wax up numériques. Ce qui n’est déjà pas si mal.

A l’utilisation, ça donne quoi ?

Si c’est du plug and play que vous cherchez, ne perdez pas plus de temps, passez immédiatement votre chemin.

Contrairement à d’autre imprimantes plus haut de gamme, vous devrez vous forger votre propre expérience afin de comprendre le fonctionnement de l’imprimante, des différents paramètres d’impression et sélectionner les paramètres les plus adaptés à la résine que vous avez acheté.

Vous ne serez néanmoins pas laissés complètement à l’abandon pour cet apprentissage, dans la mesure où le fabricant a prévu quelques utilitaires pour vous aider, et vous pourrez compter sur une très solide communauté d’utilisateurs francophones et anglophones sur Facebook, qui seront prompt à vous aider dans vos galères.

Une fois cet apprentissage fini (comptez tout de même une quinzaine d’impression à « blanc » en moyenne) cette machine est fiable dans la précision de ses impressions, et la taille du plateau vous permettra de lancer un nombre confortable de modèles à l’impression en même temps.

On regrettera tout de même, alors qu’il s’agit du haut de gamme de la marque, la présence d’éléments plastiques, sensibles à la résines, qui deviennent assez rapidement collants. Mais vu le prix, on ne fera pas les difficiles.

Rapport qualité/prix

Le rapport qualité/prix est tout bonnement excellent. Pour peu que vous ne soyez pas effrayé par la méthode des essais erreurs, vous ne regretterez pas votre achat.

Fiabilité / SAV

Pour la fiabilité, nous devons signaler tout de même une certaine variabilité dans la qualité de fabrication.

Malgré des matériaux de qualité, les retours utilisateurs semblent indiquer que vous pouvez facilement jouer de malchance et tomber sur des éléments d’une facture moins bonne. Mais encore une fois, d’après les retours utilisateurs, Anycubic semble très réactif et ne rechigne pas à remplacer les pièces défectueuses.

Côté SAV, comme je vous l’ai dit, Anycubic semble plutôt assurer. Mais si vous voulez plus de sécurité, certains acteurs du dentaire numérique commercialisent depuis peu la mono X a un tarif pas beaucoup plus élevé (749€ chez Dental3DStore). Toutefois, ils seront d’une aide précieuse pour les moins téméraires pour le paramétrage de votre imprimante.

Et si c’était à refaire ?

Sans hésiter, vu le prix de vente de cette imprimante et le peu de problèmes rencontrés, j’en reprendrais une sans hésiter.

Conclusion

L’impression 3D grand public c’est bel et bien pour aujourd’hui. Si vous vous êtes récemment équipé avec un scanner intra oral, c’est la suite logique. La mono X vous permettra de mettre un doigt dans le monde de l’impression sans prendre trop de risque tout en ayant une bonne machine.